Le train : le transsibérien au quotidien

Notre plus long trajet a duré 36  heures. Le temps se partage entre les repas, les cours de russe, les conversations, les jeux de cartes… et surtout la contemplation des paysages : aux bois de bouleaux dans la partie occidentale se succèdent  la plaine sibérienne, ses villages aux isbas entourées de palissade, ses jardins potagers bien entretenus ou fleurissent les pommes de terre, ses parterres de fleurs mauves (Иван-чай)…

Les repas sont pris en commun, souvent dans le compartiment. On partage le pain, le saucisson (Колбаса), les cornichons, le fromage, les tomates, les gâteaux et autres sucreries. Tout cela autour du thé, mais aussi de bière ou de vin, mais chut… il ne faut pas trop en parler car il est devenu interdit de boire de l’alcool dans le train. D’autres repas ou apéritifs sont pris au wagon restaurant. Les cartes sont assez fournies… mais faut-il encore qu’ils aient ce qui est annoncé.

Mais qu'y a t-il dans cette théïère?

Ils manquent aussi de verres et bouteilles, le personnel en est réduit à servir la vodka dans une théïère et des tasses à thé.

Les cours de russes permettent à certains de se familiariser avec l’alphabet russe, et d’apprendre les premiers mots, les premières expressions, utilisés au quotidien durant ce voyage : Сколко стоит ?, les chiffres de 1 à 100… un petit manuel de survie.

Natacha nous apprend à jouer à Дурак, les règles sont un peu complexes à appréhender mais nous rigolons. D’autres lisent (Dostoïevski ou anthologie de la poésie russe forcément), ou se reposent. La sieste est parfois la bienvenue, surtout quand la nuit fut courte. Pour certains les oscillations du wagon bercent, mais pour d’autres les tangages sont trop violents pour trouver le sommeil.

La journée se déroule au rythme des thés prit grâce au samovar mis à disposition de tous dans le wagon, face à la cabine de notre Provadnista.

Et parfois à certains arrêts nous avons le temps de se promener et de faire des courses.